Lorsqu'éclata la Révolution, Mortagne, comme beaucoup d'autres villes de province, était richement dotée en institutions religieuses ; elle possédait :
Quatre églises paroissiales :
Notre-Dame, avec 1curé et 3 vicaires
Saint-Jean, avec un curé et 2 vicaires
Loisé, avec 1 curé et 1 vicaire
Sainte-Croix, avec 2 vicaires desservants (cette dernière
église n'était qu'une succursale de celle de Loisé).
Trois communautés d'hommes :
Saint-Eloi (ordre de la Sainte-Trinité pour la rédemption des captifs),avec 11 religieux
Les Capucins, avec 4 pères et 2 frères convers
Chartrage (Genovefains, chanoines réguliers de saint Augustin, congrégation de France), avec 2 religieux.
Deux communautés de femmes :
Sainte-Claire (religieuses de sainte Claire, cloîtrées), avec 19 religieuses de chœur et 3 sœurs converses
Hôtel-Dieu, desservi par des sœurs hospitalières au nombre de 6.
Une église collégiale
appelée collégiale de Toussaints, avec 12 chanoines et 12 chapelains.
Dix années de discorde civile et religieuse firent tomber, les
uns après les autres, ces asiles de la piété et de la charité. C'est
à peine si les Vandales de 93 purent consentir à laisser debout
l'église Notre-Dame , seul vestige de la splendeur passée de la
capitale du Perche. Encore eurent-ils la barbarie de la mutiler et d'en faire ainsi le
témoin de leur rage satanique.