LA DOCTRINE DU CHRIST ROI
La première préoccupation politique d’un catholique est l’établissement du Règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ. De même que l’âme et le corps sont unis, l’Eglise et l’Etat doivent l’être aussi, pour le bien commun. Cela n’est plus très à la mode, il est vrai… Mais cela reste une vérité éternelle. La politique est donc une affaire essentielle, qui mérite toute notre attention et nos réactions.
TOUT EST POLITIQUE
Ainsi, les débats et les lois sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat, la laïcité, le divorce, la pilule anticonceptionnelle, l’avortement, la fécondation in vitro, par exemple ; Ou encore ceux sur les expérimentations médicales avec des cellules-souches humaines, les vaccins réalisés grâce à des cellules humaines issues de fœtus avortés ; et aussi ceux concernant le mariage des homosexuels, l’euthanasie, la PMA, le travail le dimanche, les manipulations des esprits de nos enfants dès l’école primaire, leur éveil aux pires perversions morales ; et puis également ceux sur la part de manipulation opportuniste quant aux mesures sanitaires durant la crise dite du « COVID 19 », l’application des théories du genre, la politique de migration, l’insécurité, etc., sont effectivement du domaine de la politique !
Et cette politique peut être hostile (ou pas) à l’avènement du Christ Roi des Nations. Et donc, nécessiter parfois, non seulement l’opposition des Catholiques, mais aussi… leur absence complète, claire, ostensible et sans ambiguïté de toute participation aux dispositifs qui iraient contre cet avènement.
C’est la doctrine sociale de l’Eglise romaine qui impose au Catholique de lutter pour les droits de Dieu et de Son Eglise d’abord, voilà ce qu’est en premier lieu le Règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ. C’est un renversement de regard qui froisse le petit orgueil des catholiques eux-mêmes : Dieu commande, on obéit ; ce n’est pas aux hommes d’expliquer à Dieu ce qu’il doit faire ou ne pas faire… Toute la révolte de l’homme moderne comme celle de la « Crise de l’Eglise », tiennent de cette posture.
LE CHRIST-ROI
C’est le 11 décembre 1925 que le pape Pie XI, par sa fameuse encyclique « Quas primas », annonçait au monde entier l’institution d’une nouvelle fête : la fête du Christ-Roi, fixée au dernier dimanche d’octobre.
Bien sûr, nous ne vivons plus sous l’Ancien régime, à l’époque où les rois qui ont fait la France étaient catholiques. En outre, la Révolution française, la crise contemporaine de la société et de toute valeur morale, puis la crise de l’Eglise, qui atteint actuellement son paroxysme, nous ont fait perdre la compréhension intime de ce que représentait un roi chrétien à la tête de la France et de ses sujets. La démocratie elle-même a perdu tout son sens et plus personne ne peut imaginer être sujet de quiconque. De qui d’ailleurs, on se le demande !
Néanmoins, le Chrétien, même le plus moderne, sait bien qu’a minima, il est assujetti aux lois naturelles, c’est-à-dire aux lois de Dieu.
Même sans roi ni chef chrétien, chaque catholique sait que Jésus-Christ est Roi, en tant que Dieu comme en tant qu’homme, et que nous sommes Ses sujets, soumis, spirituellement comme temporellement. D’ailleurs, le Prophète Daniel le dit bien, parlant de Jésus : Il a reçu du Père « la puissance, l’honneur et la royauté ». Finalement, malgré tous les efforts de ses ennemis, l’Eglise n’a jamais été et ne sera jamais une démocratie, et sait qu’elle est gouvernée par un roi.
Comme le rappelle, Louis Lafargue dans un article paru sur Internet :
« Le pape Léon XIII l’affirmait déjà à la fin du 19e siècle : l’empire du Christ « ne s’étend pas seulement aux chrétiens baptisés…. Il embrasse également et sans exception tous les hommes même étrangers à la foi chrétienne ». Ainsi le Christ est-il l’Alpha et l’Oméga, le principe et la fin de l’histoire, et à la fin des temps chaque homme sera soumis à son jugement. Les chevaliers prêtaient des serments de fidélité et les quarante rois qui ont fait la France exerçaient leur commandement sur des sujets qui se confiaient en eux (les mots de « foi », de « fidélité » et de « confiance » ont la même racine étymologique) »
Il poursuit plus loin, rappelant les « fondamentaux » de notre foi :
« Nous ne trouvons rien de tel dans notre démocratie contemporaine basée sur le contrat social rousseauiste passé entre citoyens égaux en droit et libres de toute attache, de tout engagement. Dans cette conception politique, la société corrompt ce « tout parfait et solitaire » qu’est l’homme (eritis sicut deus) et le pouvoir des gouvernants est un pis-aller qu’il faut diviser pour se prémunir de ses abus. Une réflexion en profondeur sur un tel type de société et son gouvernement ne peut être une question indifférente pour tout catholique. L’étude réaliste de la politique par Aristote prolongée par Saint Thomas d’Aquin nous enseigne que l’homme est un animal politique : ce n’est pas un bon sauvage et il lui est naturel de vivre en société. De plus, parmi tous les régimes possibles, la royauté constitue habituellement le meilleur gouvernement, le plus vertueux et le plus apte à poursuivre le bien commun, tandis que notre démocratie moderne est le pire des régimes corrompus, aujourd’hui, en France, plus que jamais. Cette analyse est donc fondamentale puisque le pape Pie XII a rappelé fort justement que « de la forme donnée à la société, conforme ou non aux lois divines, dépend et découle le bien ou le mal des âmes ».
Enfin, il conclut :
« S’appuyant sur les Saintes Ecritures, le pape Pie XI rappelle que Notre Seigneur est « le Roi établi par le Père sur Sion, sa montagne sainte, pour recevoir en héritage les nations et étendre son domaine jusqu’aux confins de la terre ». Les nations et non simplement les individus, c’est-à-dire les peuples et les gouvernements, ce qui témoigne encore de l’universalité de sa royauté et surtout qu’il s’agit bien d’une royauté « au sens propre du mot » comme le rappelle l’encyclique et pas seulement « au sens métaphorique ». En effet, si le Christ règne sur tous les hommes et sur les sociétés naturelles, les associations, les entreprises et les institutions politiques. Les hommes ne peuvent cantonner Notre-Seigneur Jésus-Christ à leur vie individuelle « privée » (c’est le « laïcisme ») et le priver ainsi de son autorité sur la vie politique puisqu’Il en est Lui-même à l’origine :
« Non est potestas nisi a Deo ».
Pie XI fait ainsi œuvre de pédagogie envers les états en instituant par Quas Primas cette fête du Christ-Roi.
« Les Etats apprendront par la célébration annuelle de cette fête que les gouvernants et les magistrats ont l’obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre au Christ un culte public et d’obéir à ses lois […] car sa dignité royale exige que l’Etat tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens dans l’établissement des lois, dans l’administration de la justice, dans la formation intellectuelle et morale de la jeunesse, qui doit respecter la saine doctrine et la pureté des mœurs ».
DES TEMPS NOUVEAUX POUR LA CHEVALERIE
Evidemment, nous sommes loin de ce « que l’Etat tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens » ! Mais tout chrétien doit garder en mémoire ces édits et se demander si son vote va concourir à l’application de cette requête divine…
En instituant cette fête solennelle du Christ-Roi, le pape Pie XI a voulu rappeler avec gravité que le Christ est le roi des âmes et des consciences, des intelligences et des volontés, aussi celui des familles et des cités, et par-dessus tout, celui des peuples, des nations et de l’univers. Comme Pie XI le démontre dans son encyclique, le laïcisme, tellement brutal en France aujourd’hui, est la négation totale de cette royauté du Christ. Vivre et agir comme si Dieu n’existait pas, et comme sil n’y avait pas une autre vie qui nous attendait après la mort, n’est pas un programme qui peut être soutenu par un vote !...
Les chevaliers des temps anciens comme ceux des temps modernes (car il existe toujours, aujourd’hui, des ordres de chevalerie d’Eglise) recevaient (et reçoivent encore), au moment de leur adoubement, la monition suivante : « Sache que l’Epée n’est pas un vain symbole : celle que l’Eglise bénit et remet au chevalier signifie une mission spéciale au sein de l’immense armée de Dieu, et la grâce d’état pour l’accomplir. Cette mission consiste à élargir ici-bas les frontières du Royaume de Dieu, à renverser le faux ordre luciférien du monde pour bâtir sur ses ruines une société humaine soumise à la royauté du Christ et propice au salut éternel du grand nombre. ». Il s’agit bien d’un Royaume…
Les temps changent, c’est vrai… L’Eglise elle-même est aujourd’hui éclipsée, et l’on peut se demander qui occupe vraiment le trône de saint-Père, tans nous sommes troublés. L’enseignement des évêques français, quand il est dispensé, est une catastrophe ; le catéchisme, année par année depuis 1962 au moins, ne cesse de se dégrader, et même des catholiques de foi et animés des meilleures intentions, semblent parfois pratiquer des rites d’une religion païenne. Quant à nos élus, franchement, même ceux qui s’affichent catholiques, ils n’ont aucune crainte à s’affirmer en même temps favorables à l’avortement ou à quelque autre horreur.
Pourtant, il reste à tout ce troupeau chrétien dispersé par l’Ennemi un point commun : la foi, celle du credo.
Dans ce cadre, chacun doit se poser la question : est-ce qu’en collaborant à ce système de suffrage universel, est-ce qu’en votant, est-ce qu’en militant pour ces candidats, je vais participer à élargir ici-bas les frontières du Royaume de Dieu ?... Est-ce que je vais favoriser l’avènement du Christ-Roi des Nations et améliorer la condition des Français ?...
Non ! Bien sûr !
Ponce Pilate choisit la laïcité - Abbé D. Puga
Nous rappelons la scène : Il y a Jésus d'un coté, Barrabas de l'autre, Ponce Pilate donne l'occasion au peuple de choisir , de voter. Le peuple choisit Barrabas et Jésus est crucifié. C'est donc bien le suffrage universel, le vote qui a tué Jésus.